samedi 24 mars 2007

L’égalité du temps de parole devient (enfin) la règle

Entrée en vigueur ce matin, la règle de l’égalité du temps de parole entre tous les candidats à l’élection présidentielle devrait permettre enfin de rééquilibrer le traitement médiatique entre les candidats adoubés par le système - Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal bien sûr mais aussi François Bayrou et Jean-Marie Le Pen - et les autres, considérés, un peu hâtivement, comme pesant moins que rien dans la campagne.

«L’homme du patriotisme» fait partie de ces derniers. Depuis des semaines, le président du Mouvement Pour la France et son porte-parole Guillaume Peltier s’insurgent du traitement médiatique qui leur est réservé. Loin de la posture de François Bayrou qui a surfé sur la méfiance des Français vis-à-vis des grands médias pour se faire mousser, ils décrivaient une réalité reconnue par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

Selon un relevé du CSA, révélé hier par l’AFP, les 5 principales chaînes de télévision ont en effet accordé, entre le 1er décembre et le 2 février, 12 heures de temps de parole à Nicolas Sarkozy, 10 heures à Ségolène Royal et 52 minutes à… Philippe de Villiers dans les journaux et magazines d’information !

La règle de l’égalité du temps de parole devrait sonner le glas de ce matraquage médiatique. Et permettre enfin à Philippe de Villiers de présenter aux Français son projet présidentiel. Fort de ces réussites vendéennes, sur lesquelles il ne manquera pas de s’appuyer et convaincu que le patriotisme est la seul réponse face aux problèmes majeurs de la France, Philippe de Villiers se présente comme une alternative à droite entre un Nicolas Sarkozy qui met ses pas dans ceux de la gauche et un Jean-Marie Le Pen qui se contente de protester.

Philippe de Villiers se dit persuadé de pouvoir convaincre les Français au cours des prochaines semaines grâce à l’égalité du temps de parole. Mais la vigilance reste de mise. Jusqu’au 9 avril prochain, si l’égalité du temps de parole doit être respectée, le temps d’antenne (temps de parole + éléments éditoriaux) demeure, lui, régit par la règle de l’équité, laquelle est calculée en fonction «de la notoriété et de l’influence des candidats, de leur représentativité et de leurs activités de campagne», rappelle l’AFP (19.03). Des critères assez flous pour permettre aux médias de choisir les candidats qu’ils souhaitent mettre en avant et d’exclure les autres ! L’égalité stricte de temps de parole et de temps d’antenne ne s’appliquera qu’à partir du 9 avril.

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