samedi 21 avril 2007

Philippe de Villiers : "La France que j'aime"


La nation des grands sursauts

La France que j’aime, c’est cette nation unique au monde, héritière d’une histoire millénaire et capable, lorsqu’elle est unie, des plus grands sursauts.
C’est la France du travail, des artisans, des commerçants, de tous ces petits entrepreneurs qui gagnent leur pain à la sueur de leur front ; c’est la France qui entreprend, en dépit des pressions fiscales et administratives ; c’est la France qui se lève tôt le matin, ne compte pas ses heures et refuse de plier l’échine devant les féodalités syndicales qui bloquent les réformes. C’est la France des PME qui refusent la logique mortifère des grands groupes du Cac 40 qui délocalisent pour accroître leurs profits.
La France que j’aime, c’est la France qui dit “oui” à la vie, c’est celle des familles qui transmettent à leurs enfants les repères civiques et moraux sans lesquels toute société dépérit. C’est la France des professeurs qui veulent que l’école redevienne un ascenseur social en permettant à tous les petits Français de gravir les échelons selon leur mérite et leurs efforts.
La France que j’aime, c’est la France de Molière et de toutes ces grandes œuvres qui font partie de notre identité nationale mais qui se voient remises en questions au sein de nos écoles par des jeunes qui se considèrent musulmans plutôt que français. La France que j’aime, c’est cette France qui ne craint pas de s’affirmer face au communautarisme ; c’est la France qui accueille avec bienveillance celui qui veut devenir français pourvu qu’il fasse sien notre mode de vie, et qu’il se soumette à l’autorité des lois de la République.
La France que j’aime, c’est la France de ces paysans producteurs, responsables de la qualité de leurs produits et de ce petit morceau de territoire qu’ils mettent en valeur et qui veulent être des entrepreneurs à part entière. C’est la France des territoires ruraux et de leurs modes de vie ; la France des 30 000 petites communes rurales qui ne veulent pas mourir.
La France que j’aime, c’est la France qui sait qu’elle est, par son histoire, une nation mondiale et qui ne se replie pas dans le réduit européen ; c’est la France qui, consciente de sa vocation séculaire, s’ouvre au monde par sa diplomatie et se projette sur tous les continents grâce à ses armées. C’est la France qui agit sur les causes de l’émigration en mettant en œuvre une grande politique de codéveloppement avec les pays pauvres.

Cette France a toujours su se ressaisir et s’unir face aux dangers qui la menaçaient. Au bord de l’abîme, elle retrouve aujourd’hui le patriotisme populaire qui lui a cruellement fait défaut. Cette France-là, c’est la France du bon sens. Elle est majoritaire aujourd’hui. C’est ma France.