samedi 3 mars 2007

Airbus, le symbole d’une Europe en panne... par Jérôme Rivière

Le billet de Jérôme Rivière,

député UMP,
Président du comité de soutien à Villiers,


La crise que connaît Airbus aujourd’hui trouve son origine dans trois erreurs historiques. Et c’est bien à celles-ci qu’il faut s’attaquer si nous souhaitons que ce rêve industriel ne se transforme pas en cauchemar économique.

1° Airbus souffre d’un Euro surévalué. Tant que le pouvoir politique ne sera pas en mesure de signifier à la Banque Centrale européenne que sa mission est aussi de favoriser la croissance, l’Euro restera surévalué. Cet état de fait limite nos exportations, incite les consommateurs comme les entreprises françaises à importer, et en bout de chaîne produit des délocalisations.

2° Airbus est une société du groupe de défense EADS. Pour lutter à armes égales avec Boeing, ce groupe devrait pouvoir bénéficier d’un soutien en matière de R&D (recherche et développement) à l’image de ce dont bénéficie son concurrent américain.

Hélas, c’est bien l’inverse qui se produit. 6 pays européens ont investi 4 milliards d’euros de R&D aux USA dans le développement d’un avion de chasse (le JSF35) dont l’objectif est de tuer la concurrence européenne. Nous devons mettre en place une préférence européenne sur le modèle du « Buy American Act » pour construire enfin une Europe qui protège.

3° Enfin il faut, en matière de décisions stratégiques pour l’entreprise, mettre un terme au dogme du 50/50 franco-allemand. Cette gestion politique - on voit Chirac et Merkel se mêler d’activités industrielles - conduit à ne pas voir émerger un seul patron pour l’entreprise. Dans le cas d’Airbus, le savoir faire, comme la majorité des financements sont français à travers la société Aérospatial. La parité avec Dasa avait été acceptée pour des raisons politiques qui aujourd’hui nuisent à la politique industrielle de l’entreprise.




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