mardi 17 avril 2007

Villiers veut mettre la pression sur Sarkozy

Le Figaro , article de Guillaume PERRAULT
Date de parution : mardi 17 avril 2007

Le candidat souverainiste promet des « lendemains qui déchantent » aux électeurs de l'UMP.

« LA DROITE ne doit pas seulement gagner la présidentielle, elle doit encore se montrer courageuse une fois au pouvoir. » Philippe de Villiers, qui plafonne à 2 % des intentions de vote selon les instituts de sondage, pense avoir trouvé l'argument suprême pour enrayer la dynamique du « vote utile » dont Nicolas Sarkozy espère bénéficier dans l'électorat de la majorité. Hier, peu avant un meeting à Toulouse, le président du Mouvement pour la France a estimé que « la pente naturelle de Sarkozy une fois installé à l'Élysée sera d'éluder toutes les réformes courageuses ».

« Aiguillon de la droite »

Philippe de Villiers en voit un indice dans « le double langage permanent du président de l'UMP l'un pour ses électeurs naturels à droite, l'autre pour ses électeurs convoités à gauche. Cette duplicité promet des lendemains qui déchantent ». Le Vendéen en veut pour preuve l'am­biguïté de la position de Nicolas Sarkozy sur la question du droit de vote des étrangers aux élections municipales. Cette proposition ne figure pas en définitive dans le programme de l'UMP, mais l'ancien locataire de la Place Beauvau « en reste partisan à titre personnel », rappelle le président du MPF. Or, argumente-t-il, « un président nouvellement élu n'est pas lié par le programme d'un parti. Le chef de l'État est libre et accomplit les réformes qu'il juge souhaitables ».

Pour le député européen, par conséquent, « seul un score important de ma candidature contraindra Sarkozy à tenir ses promesses, car j'aurais alors les moyens d'y veiller ». « Beaucoup d'électeurs UMP savent qu'il faut maintenir une pression sur Sarkozy, faute de quoi l'intéressé se révélera un Chirac bis s'il est élu président », renchérit le directeur de campagne du candidat MPF, Guillaume Peltier.

Les amis du créateur du Puy-du-fou estiment d'ailleurs que leur champion a d'ores et déjà contribué à « droitiser » le discours de Nicolas Sarkozy. « Les thèmes que Philippe de Villiers a développé le premier, en s'attirant de nombreux sarcasmes - identité et fierté nationale, lutte contre le communautarisme, tarifs douaniers européens -, sont aujourd'hui repris à son compte par le président de l'UMP, constate Bruno Retailleau, sénateur MPF de Vendée. C'est la preuve qu'il avait vu juste, avant les autres, et qu'il a contribué à ancrer la campagne à droite. Il faut maintenant récompenser cette persévérance dans les urnes pour permettre à Philippe de Villiers de continuer à jouer son rôle d'aiguillon de la droite. »

Confronté à la rude concurrence de Nicolas Sarkozy et de Jean-Marie Le Pen, le héraut du non au référendum du 29 mai pourra-t-il obtenir les 5 % des voix qu'il se fixe désormais pour objectif ? L'intellectuel Paul-Marie Coûteaux, dit « sentir une grande indécision chez les Français, qui peut profiter à notre candidat ». Jérôme Rivière, député UMP des Alpes-Maritimes qui soutient Philippe de Villiers, précise que l'essentiel « est de dépasser le seuil symbolique d'un million de voix ». Et Jérôme Rivière d'insister : « Avec un million de voix, vous représentez une famille de pensée qui compte dans le pays et vous pouvez peser dans le débat public. »

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