On prétend que les délocalisations constituent un remède nécessaire à la survie des entreprises. Les salariés du fabricant de collants Well, racheté en 2001 par un fonds d'investissement, ont entendu aussi cette ritournelle ; leur usine a été fermée et l'entreprise délocalisée en Asie en 2006. Ils ne sont pas dupes, comme tous les salariés des 5000 entreprises françaises (dont 80% sont des PME de moins de 500 salaries) contrôlées par des fonds d'investissement. En réalité, ces fonds mettent en œuvre des placements; les investissements bénéficient a leurs mandants et non aux entreprises.
Mais des résultats supérieurs aux dettes ne sauveront pas nécessairement l'entreprise ; véritable dindon de la farce, ses performances augmentent sa valeur et donc son prix de vente. Juteux profit en perspective pour le fond propriétaire qui, avec une faible mise initiale, empochera l'intégralité du prix de revente. Rachetée par un autre fond d'investissement, souvent d'ailleurs étranger, l'entreprise est entrainée dans un cercle infernal où le projet d'entreprise se résume à la plus-value future engrangée par le fonds et ses épargnants.
Le mode de fonctionnement de certains fonds d'investissement met ainsi en évidence la nécessité de protéger les PME françaises, qui à elles seules regroupent 4/5ème des emplois. Il s'agit pour cela d'instaurer une règlementation minimale des fonds et une protection nationale via l'affirmation du patriotisme d'entreprise. L'actionnariat salarié par exemple doit être développé, ce que soutient par ailleurs l'Association Française des Investisseurs en Capital (AFIC), qui voit en cette mesure un moyen de restaurer l'image des fonds d'investissement et de désamorcer la grogne des syndicats. Protéger le travail français tout en pratiquant le libre échange n'est pas contradictoire. Des grands Etats, tels les USA ou la Chine, protègent leurs secteurs stratégiques. Il est grand temps que la France en fasse autant et favorise son tissu économique national grâce au patriotisme économique et à l’actionnariat salarié.
Florence F.
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