vendredi 2 février 2007



Philippe de Villiers

La peine de mort, moyen ultime de protection des faibles

«Le rétablissement ou l’abolition définitive de la peine de mort est une question trop importante pour être confisquée par une élite prétendument éclairée qui voudrait imposer ses vues au peuple. Et c’est précisément parce qu’elle vise à mettre un terme au débat que je condamne la méthode que le chef de l’Etat veut employer, à savoir faire passer cette réforme par un vote du Congrès». Alors que les députés et les sénateurs devront se prononcer, dans quelques jours sur l’inscription de l’abolition de la peine de mort dans la Constitution, Philippe de Villiers condamne ce «coup de force» et se prononce pour un référendum sur la question. «Si les Français devaient me porter à la tête de l’Etat le 6 mai 2007, je leur demanderais donc dans les trois mois de se prononcer par référendum sur la peine de mort. […] Je peux affirmer ici, en conscience, être favorable au rétablissement de la peine de mort, comme moyen ultime de protection des plus faibles. Je suis intimement convaincu qu’elle doit demeurer au sommet de l’échelle des peines. Il en va, à mes yeux, comme de l’arme nucléaire : nous nous situons dans l’ordre de la dissuasion. Une société a le droit de se défendre contre les attaques extérieures. Elle a également le droit de se préserver des agressions qui pourraient venir de l’intérieur. Elle en a même le devoir, n’en déplaise aux idéalistes. […] Des peines alternatives, comme une véritable perpétuité sans période de sûreté, ou comme la castration chimique pour les auteurs de crimes sexuels, devront restreindre au maximum son champ d’application, à savoir les meurtres ou assassinats d’enfants, les crimes avec tortures ou actes de barbarie, et les actes terroristes. Mais le «responsable» politique doit précisément prendre ses «responsabilités» et les assumer devant le peuple. Le reste - sa conscience - le regarde, lui et lui seul. Et si je devais être amené, en tant que Président de la République, à statuer sur le sort d’un condamné à mort, j’assumerais mes responsabilités. La main tremblante. Mais en conscience. »

Aucun commentaire: