mercredi 18 avril 2007

Derniers jours... (de manipulations médiatiques)!

Editorial de Paul Marie Coûteaux

Conseiller politique de Philippe de Villiers
Député français au Parlement Européen.

Dans son dernier éditorial, Paul-Marie Coûteaux raconte comment il est aisé de prendre les médias en flagrant délit de manipulation. A garder précieusement dans les grandes archives de la désinformation. Vladimir Volkoff se serait régalé !

medium_couteaux2.5.jpgVoici venu ce qui sera sans doute le dernier "carnet" de cette campagne qui, je l'avoue, m'aura étonné tout du long et qui m'étonnera, je l'espère, jusqu'au soir du premier tour. Tout dépend encore des dernières forces que nous jetterons dans la bataille des derniers jours. Le plus grand étonnement est l'impudence avec lequel le Système se permet de formater l'opinion, allant très loin dans ce que Pierre-André Taguieff et à sa suite Mathieu Baumier appellent la post-démocratie.

L'orchestration médiatique du trio de l'Euroland a atteint des sommets, et l'on ne tarda pas à voir que nos grands oligarques avaient si mal digéré le Non français à la Constitution européenne qu'ils ont très tôt préparé la présidentielle comme une revanche. Les Français ont dit Non ? Il fallait au plus vite organiser la compétition entre les candidats à l'évidence présélectionnés pour qu'ils corrigent le tir et disent Oui à leur place. Un an après le référendum, c'est-à-dire un an avant les présidentielles, le Figaro du 2 mai 2006 titrait déjà : "Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se détachent" - c'est ce que la batterie des sondages n'eut de cesse de confirmer depuis lors moyennant de multiples tripatouillages. Quant aux hérauts du Non, Laurent Fabius et Philippe de Villiers, ils furent vite en bute l'un à la revanche du parti, l'autre à une sorte de diabolisation plus éhontée qu'on ne vit jamais.
On sait (ou plutôt on ne sait pas assez...) à quel point le règne de l'audiovisuel peut formater les esprits en modifiant le son, par exemple en déformant la voix, et l'image, par exemple en plaçant la caméra de telle ou telle façon pour alimenter la caricature. Il y a quelques jours le service public offrit un saisissant exemple de manipulation en interrogeant Mme Dominique de Villiers assistant à la grande réunion publique de Nantes. Tandis que celle-ci expliquait qu'elle partageait les opinions de son mari, on vit à l'image une main qui pouvait passer pour être la sienne ornée d'une bague de belle importance où ressortait une fleur de lys. Après vérification, il apparut que ce n'était nullement la main et la bague de Mme de Villiers mais une image incrustée dans le reportage qui se glissait là d'elle-même pour ainsi dire par hasard : manipulation typique dont s'excusa plus tard le directeur de l'information de France 2 sans nullement en tirer de conclusion ni proposer réparation. J'ai cité dans un précédent carnet l'affaire "Audrey Pulvar", tout aussi consternante. Le 5 mars, cette journaliste de France 3 interrompit par deux fois Philippe de Villiers pour le contredire et affirmer que les sans-papiers n'étaient nullement bénéficiaires de l'AME (Aide Médicale d'Etat) ; or non seulement elle interrompait l'un de ses invités, ce qu'elle n'aurait sans doute fait pour aucun autre, mais en plus elle avait tort sur le fond de la question, ce que Marie-Laure Augry, médiatrice de la chaîne, finit par reconnaître sans nullement s'excuser ni proposer de rectification publique. Hier encore, lundi 16 avril, la chaîne LCI présentait dans l'un de ses journaux de fin de soirée le discours que Philippe de Villiers venait de prononcer à Toulouse devant un millier de personnes par ces mots : "Le moins que l'on puisse dire est que le candidat souverainiste n'a pas fait dans la finesse" - il s'agissait d'un passage où notre candidat moquait la visite de Ségolène Royal en Chine, ce que bien d'autres avaient fait sans nullement s'attirer de sarcasme. Contre le chef de file du Non, haro général ! Et passons sur la kyrielle de mensonges dont nous sommes abreuvés tous les jours - exemple entre cent, cet article du Monde daté du 12 avril où la correspondante de ce journal à Bruxelles affirmait que l'Allemagne avait ratifié la Constitution européenne, ce qui est strictement faux attendu qu'elle en est empêchée par le Tribunal constitutionnel de Karlsruhe. Passons...

Pendant ce temps le trio de l'Euroland accordait ses violons avec une célérité qui, elle aussi, aura pu étonner. En prônant l'alliance Bayrou-Royal, Messieurs Rocard, Kouchner et quelques autres ont jeté plus tôt que prévu le masque des fausses oppositions électorales, révélant que l'UDF n'était pas seulement compatible avec une UMP avec laquelle ses députés composent la même majorité depuis cinq ans, mais aussi avec le PS. A travers cette compatibilité générale, il faut évidemment comprendre que le trio est parfaitement accordé pour interpréter la vieille partition du dépassement de la nation au bénéfice de l'Europe des régions, de l'OTAN et du libre-échange intégral orchestré par l'OMC. M. Bayrou est, bien entendu, le premier violon idéal pour mettre en musique cette récurrente troisième force qui rappelle tant les dernières années de la IIIème puis de la IVème République et qui mène à chaque fois au désastre. A quand le trio mettant en scène la souveraineté nationale et populaire ?

Dernier étonnement et non le moindre : le grand écart de Nicolas Sarkozy capable d'aller se recueillir à Colombey pour invoquer les mannes du général de Gaulle, comme par hasard à six jours du premier tour, et accompagné de journalistes choisis et dans le même temps de prôner l'adoption de la Constitution supranationale sans recours au référendum - ce mode référendaire qu'il dit d'ailleurs ne pas porter dans son coeur comme s'il n'était pas l'une des clés de la Vème République, tel que l'a voulu le général de Gaulle, lequel l'utilisa cinq fois en dix ans ! Il est vrai que M. Sarkozy, après avoir tout dit et son contraire, a fini ces derniers temps par dire n'importe quoi : on le vit réhabiliter la pensée Gobineau, le déterminisme et l'eugénisme, et on l'entendit même déclarer le vendredi 6 avril à la Mutualité que "les parents ne sont pas membres de la communauté éducative", déclenchant de vives réactions des associations de parents d'élèves.

En réalité, et ce n'est pas là le moindre fait marquant de cette campagne étrange, nul candidat ne pouvait pour la première fois se réclamer explicitement du fondateur de la Vème République - à la seule exception d'un Philippe de Villiers qui, défendant jusqu'au bout la souveraineté nationale et populaire et ce qu'elle seule permet, c'est-à-dire le rétablissement de l'autorité de l'Etat et le service du Bien commun, en défendant aussi l'indépendance nationale face aux hégémonies de tout poil et en rétablissant la fierté d'être Français contre tous les dogmes de la nomenclature, est le seul véritable continuateur du général de Gaulle. Que cela soit, de ce carnet de campagne, le dernier mot.

source : http://scandaledelaverite.hautetfort.com

revoir la vidéo truquée du JT de France2 (chaîne du service public de la désinformation financée par vos impôts)



Observez bien le passage où l'on voit Mme de Villiers écouter son mari assise dans la salle, sans chevallière au doigt de la main gauche, puis le gros plan sur une main gauche portant une chevallière. Vive la manipulation. Il faudra que cela se paie un jour!

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